Le Transport

Notice de l’éditeur:
Dans un style tentaculaire, Le Transport est avant tout celui du lecteur ou de la lectrice qui s’élance dans la lecture de ce roman passionnant composés d’histoires effilées et de voyages inaccomplis. Blackbird, une jeune femme émancipée, possède en tout et pour tout d’une vielle Ford Mustang toussotante, une caméra 8mm défaillante, des dettes et un avis d’expulsion de son foyer. Lors d’un été caniculaire en Louisiane, elle décide de réaliser un faux documentaire sur les descendants de la communauté des Cadiens (Cajuns), à laquelle appartenait sa mère. Elle désire ainsi se faire raconter le quotidien mais également l’immobilisme contraints de ces descendants de migrants français du voyage. Pour une partie, installés premièrement en Terre-Neuve, ils sont chassés par les britanniques lors de leur invasion de la Neuve-France à partir de 1755. Ceux et celles qui deviendront les Cadiens seront déportés sur des bateaux de fortune, fuyant l’expropriation et la persécution, se métissant encore plus à un Continent et et aux populations afro-descendantes et créoles avec lesquels ils partagent la violence d’un être-ici imposé par la force et les armes.
Apportant avec elle de l’eau fraîche et de la gnôle volé au drugstore du coin, Blackbird délie les langues de ces derniers locuteurs d’un français périphérique, voué à la disparition. Avec eux, elle entonne des chants mélancoliques, retracent leurs amours de jeunesse et les espoirs de se fondre finalement au vers et à l’humus des prairies d’Acadiane. Elle leur fait remonter les générations et les modes de transports, délivrant ainsi les émotions traumatiques de ces récits qui laissent des marques.